Le projet d’équipe : une clé pour durer

Un des problèmes que je rencontre le plus souvent dans les organisations de l’ #ess, c’est que les équipes ne prennent pas suffisament de temps pour échanger sur leur projet commun, leurs valeurs, leur vision de ce qu’ils ont à faire. Beaucoup ne le font pas du tout. 

Or on sait aujourd’hui, qu’une des causes majeures du mal-être au travail vient de ce manque. Mais ceci est plus particulièrement vrai dans les organisations à mission d’intérêt général. 

Pour 2 raisons spécifiques, au moins : 

1.     Une des caractéristiques du secteur, c’est que les personnes qui  y travaillent sont souvent beaucoup plus porteuses de valeurs, de convictions en lien avec leurs missions. A cause de ce lien entre les valeurs personnelles et celles du travail, les sensibilités sont à fleur de peau, les émotions beaucoup plus fortes, les avis plus tranchés, les prés carrés bien défendus. Plus qu’ailleurs, il faut prendre le temps d’expliciter ces non-dits. Si chacun arrive à partager avec les autres le sens donné à ce qu’il.elle fait, et à accepter des approches différentes, à les écouter… on a fait un grand pas en avant.  

2.     Une autre raison lui est liée… c’est que tout le monde n’est pas forcément porteur de valeurs et de convictions liées au travail. Il y a aussi dans l’ESS un certain nombre de personnes qui sont dans une approche alimentaire, ou qui sont désabusées et n’y croient plus. J’ai accompagné récemment un manager pour qui c’était une véritable souffrance. Voir une partie de son équipe faire son travail « à minima », négocier durement ses avantages, dans une institution qui devait prendre soin de personnes très vulnérables, et encore plus vulnérables suite à la crise du COVID. 

Pour au moins ces 2 raisons, il est nécessaire à une structure de prendre régulièrement le temps d’échanger sur le pourquoi : les valeurs, les objectifs à atteindre, les besoins de bénéficiaires, ce qui relève de nous, et ce qui n’en relève pas forcément, les trous dans la raquette, les moyens qu’on est prêt à y mettre… 

Ce qui se fait de 2 manières

1. Des temps dédiés, où l’on décide de prendre du temps ensemble pour traiter des questions de fond. Par exemple, pour les associations, reprendre le #projetassociatif. En général, les structures en bonne santé le font au moins une fois par an. C’est ce que je pratiquait lorsque j’étais moi-même directeur de structure. Nous avions en septembre la « journée de rentrée ». 
2. Lors des réunions d’équipe, rester attentif à ne pas laisser la cuisine quotidienne occuper 100% des prises de paroles. Comment, en tant que responsable d’une équipe, d’une structure, je prend le temps du pourquoi dès que j’en ai l’occasion : pourquoi va-t-on traiter ce sujet ? pourquoi nous proposes-tu cette modification de nos manières de faire ? pourquoi est-ce qu’on se met d’accord pour retenir ensemble telle ou telle solution ?  

La pérénité d’une organisation et de sa bonne gouvernance sont en jeu. 

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